Rap, Hip Hop

L'Original pt 2 : Casey, Mac Tyer et Oxmo Puccino

Casey, Mac Tyer, Oxmo & The Jazzbastards

  • Posted by Raging Bull 
L'Original pt 2 : Casey, Mac Tyer et Oxmo Puccino
« Il y a des jours qu’on attend plus que d’autres », comme ce vendredi 6 avril où après le mythe Public Enemy, le Festival L’Original reçoit le non moins célèbre Oxmo Puccino dans l’antre du Transbordeur. Attendu de pied ferme par un public moins nombreux que la veille mais tout aussi impatient, le Black Popeye n’est pas annoncé avant la fin de soirée, et sera devancé sur la scène par une poignée d’artistes locaux (Meuss Lee, LFG, AL Beundy et La Jonction), ainsi que deux des sensations du moment : Casey et Mac Tyer.

Vendredi 6 Avril, 21h au Transbordeur : Casey et Mac Tyer

C’est en face d’une foule clairsemée que la rappeuse parisienne au tempérament de garçon manqué fait son apparition pour présenter au public des titres extraits de son opus Tragédie d’une trajectoire. Plutôt bien accueillie, la prestation de Casey est marquée par des beats imposants et un flow bien articulé autant que par des lyrics sans concession. Ainsi, Casey s’en tire avec les honneurs pour se balader ensuite dans le public, souriante.

Le sort réservé à Mac Tyer et à sa Trap music demeure plus contrasté. Surtout attendue par les deux rangs de spectateurs accolés à la scène, la moitié de Tandem n’a sans doute pas livré le meilleur show de sa carrière, à l’instar de quelques passages à vides coupables au cours desquels le public s’impatiente franchement. Assisté par l'ex-Sniper DJ Boudj aux platines (lequel a réduit sa présence à des tentatives veines de faire grimper l’intérêt de la foule pour ce show limité en tapant sur sa boîte à rythme), So’ n’a pas réussi à créer l’engouement escompté autour de sa musique pourtant énergique. Pire, au gré des temps morts, l’accueil se fait glacial, et quelques mécontents se font entendre dans les gradins lorsqu'on les éveille de leur stoïcisme. Il est temps pour Mac Tyer de laisser la place, non sans avoir affirmé sa volonté exaltée de poursuivre sa prestation malgré la relative indifférence des spectateurs. Le rappeur du 93 se retire donc après avoir entonné quelques uns de ses tubes ghettos : « 93 tu peux pas test », « Le Général », « Racaille Ambition », « Derka », « A chaud », le chanté « Petit frère / petite sœur », ou encore son hymne « So », qui provoqua le soubresaut de la foule à deux reprises.

Les deux premières têtes d'affiche de cette soirée rap français n'auront au bout du compte fait office que de première partie en demi-teinte.

23h15 : Oxmo Puccino & The Jazzbastards

Juste le temps de constater le départ de Mac Tyer, et après un hommage bienvenu de sa part à son successeur sur scène, les appariteurs font le vide et recréent l’ambiance du Lipopette Bar. Un jembé, un clavier, une contrebasse, une guitare, plus une guitare basse et une batterie encerclent le micro, et bientôt les quatre Jazzbastards prennent place pour jouer « Où est Billie ». Les premières notes de la chanson font frémir la foule et l’ambiance atteint un sommet alors qu’Oxmo apparaît sur scène en saluant la foule, décontracté et tout de noir vêtu. S’enchaînent alors les titres de son dernier album, entrecoupés de clins d’œil à la discographie haut de gamme du rappeur.

« J’ai mal au mic » entame la série des flashbacks et retourne une salle enivrée par le flot des mots et la sublime poésie d’un Ox’ charmé par l’accueil réservé. Coup de foudre mutuel entre l’artiste et son public, le show s’envole lorsque débutent « La roulette russe », « La femme de sa nuit », « Black Popeye », « Quoi qu’il en soit », ou encore « Perdre et gagner ». L’ambiance s’embrase à nouveau quand se fait entendre « Alias Jon Smoke », qui rappelle aux connaisseurs l’époque dorée de Time Bomb. Et puis, alors que la soirée demeure au sommet des attentes, Oxmo offre un inédit de son album à venir, « 365 jours ». Le déclameur n'a même su pouvoir finir le dernier refrain, visiblement très ému par des spectateurs plus qu'enchantés.

Sous les vivas de la foule, et alors qu’il est déjà l’heure de se quitter, les étonnants Jazzbastards et Oxmo reviennent sur scène pour offrir « L’enfant seul » et l’envolé « Nirvana », qui viennent clôturer la spectacle avec la sublime que l’on connaît désormais à cet « artiste charismatique, pratiquant du rap magique », qui n’a jamais été aussi bien décrit qu’au travers de ses propres mots. Oxmo Puccino quitte la scène en faisant dos à un public entièrement satisfait, laissant les Jazzbastards faire leur finish tels des rockeurs vitaminés.

Alors que les lumières éclairent la salle à nouveau, et que tout le monde se dirige lentement vers la sortie, la présence calme et envoûtante d’Oxmo plane encore sur scène, comme dans les esprits.


Voir l'épisode précédent de notre résumé avec "L'Original pt 0 & 1 avec Public Enemy"
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