Rap, Hip Hop

Public Enemy

L'Original pt 0 & 1 : Les Public Enemy au Transbo

L'Original, Public Enemy, Dialect

  • Posted by Sagittarius 
L'Original pt 0 & 1 : Les Public Enemy au Transbo
C’est reparti pour de nouvelles festivités Hip Hop cette année avec le Festival L’Original, avec une fois encore un programme plus riche et exceptionnel, un événement qui continue de prendre de l’ampleur et de l’importance dans la région lyonnaise, et en France bien sûr. Pour cette quatrième édition, le mot d’ordre de JM, l’organisateur du festival: briser les barrières.

L’ édition 2007 a déjà commencé depuis quelques jours déjà, avec en non-stop divers show-cases, expositions, séances cinématographiques, concours de danse, une multitude de soirées de hip hop old school, soul/funk (Omar, Shaolin Temple Defenders), et reggae-ragga. Envoyés spéciaux en direct de Lyon pour Rap2K.com, nous allons couvrir au mieux cet événement majeur et magique, avec un carnet de route journalier de nos péripéties, des résumés de concerts et des comptes-rendus de conférences de presse. C’est parti !

Mardi 3 Avril 19 heure, au Ninkasi Kafé de Gerland

Invitation acceptée au vernissage qui a lieu au Ninkasi Kafé de Gerland, juste à côté de Stade de l’Olympique Lyonnais, dans ce bar-restaurant polyvalent qui organise des mini-soirées à thème, propose une programmation chargée en concert dans la salle adjacente du Ninkasi Kao et distille sa propre bière, pour l’anecdote. C’est le point de départ officiel de notre marathon, le début de quatre intenses journées qui risquent fort d’être riche en sensations et émotions. Le rendez-vous se déroule à l’étage du Ninkasi, transformé pour l’occasion en galerie d’art urbain, les murs du restaurant étant tapissé d’œuvres de TKSH, Soemeone et Doseprod. Le projecteur de la salle retransmet en direct la démonstration de graffiti qui se déroule à l’extérieur du Ninkasi Kafé, sur les panneaux qui masquent les travaux de rénovation. L’ambiance est conviviale et le buffet gratuit, les discussions fusent un peu partout, par contre la bière fruitée n’est pas terrible. Ceci n’est que l’apéritif avant les trois plats de résistance à venir à partir de Jeudi, enchaînant avant sur un prélude le mercredi soir sur la péniche de la Marquise avec l’Original P’tit Concert.

Jeudi 5 Avril 20 Heure, au Transbordeur de Villeurbanne

La salle de concert se remplit lentement mais sûrement, les gens préférant boire un demi dans le bar en contrebas de l’entrée principale, pendant que le lyonnais Experimental débite ses textes posément avec son DJ dans la salle de concert à côté. Vers 21h commence plus sérieusement une première partie aux accents fusion Hip Hop/Jazz, avec d’abord Sofa So Good, un groupe composé de deux MCs et quatre musiciens dont le style rappelle indéniablement les premiers albums des The Roots (confirmé par leur reprise de « The Next Movement »). Première bonne impression qui mène à une autre révélation, Dialect : six instrumentistes cette fois (dont un trompettiste et un saxohoniste), vêtus de smoking noirs et chemises rouges, contrastés par un MC, le talentueux Gas, en survêt’ blanc. L’ambiance est plus feutrée notamment grâce à un petit jeu de lumière rouge tamisée, de la musique enjouée et bien classe, teintée de soul et de funk, qui a réveillé sérieusement le public lyonnais, surtout pendant les clins d’œil à 2Pac (« California Love ») et Kanye West (« Touch the Sky »). Les Dialect nous ont offert une très bonne prestation scénique, avant de partir sous les applaudissements de la foule échauffée.

Il est 22h15 et le staff des Public Enemy font les balances pendant la pause. Quinze longues minutes à attendre, jusqu’à ce que les lumières annoncent l’arrivée imminente d’un groupe de légende, qui fête ses 20 ans d’activisme au sein du Hip Hop. DJ Lord ouvre les hostilités avec l’instrumental de « Show Me What You Got » de Jay-Z en guise d’intro, bien amplifié par trois musiciens (guitariste, bassiste et batteur), puis vient Professor Griff et ses deux gardes préposés à la chorégraphie, et enfin Chuck D débarque en puissance avec « Welcome to the Terrordome ». Et on peut dire qu’il a mangé du lion pour la circonstance (haha), avant que Flavor Flav fasse son apparition à ses côtés sur « Bring The Noise ». D’entrée, les Public Enemy fracassent tout sur leur passage et font honneur à leur réputation de bêtes de scène, et en réponse à cette frénésie musicale, l'énergie procurée parr les lyonnais leur fait source d’encouragement, un public rhodanien qui a aussi sa réputation de fêtards à tenir. Toujours engagés et revendicateurs comme à leurs premières heures, les PE nous font scander un « fuck George Bush » avant de jouer un « Son of a Bush » de six minutes ! Ce n’est qu’après que Flavor Flav a pu mesurer sa côte de popularité auprès des lionceaux, retirer une couche de T Shirt pour dévoiler sa célèbre horloge dorée qui lui pend au cou avec d’autre quincaillerie luisante. Y a pas photo : le mec le plus barré de la planète rap est notre idole.

Rarement une performance scenique a pu autant nous sidérer, sachant en plus que Chuck et Flav ont la quarantaine passée. Mais le poids de l’âge ne les empêche aucunement de rugir au micro et de faire un show très physique. Chuck D apporte énormément de présence, de temps en temps se prend en photo avec les téléphones portables des personnes au premier rang, alors que son acolyte profite de son charisme inégalé. « He Got Game », le dernier succès radio du groupe, fonctionne à merveille, ainsi que leur « Bring That Beat Back », le mythique « Shut’em Down », « Black Steel In The Hour Of Chaos »… les Public Enemy passent par toutes les époques pour notre plus grand plaisir, jusqu’à revenir à leur tout premier succès, l’intemporel « Public Enemy #1 ». Entre-temps s’impose la présentation du groupe de musiciens responsables de l’ambiance hip hop/rock, lors d’un hommage à James Brown, au nom de tous les samples qu’ils lui ont emprunté durant leur carrière dira-t-on. Hommages rendus aussi à Jimi Hendrix, AC/DC et les Run DMC en reprenant un de leur titre. Au tour maintenant de Flavor Flav de faire son show en solo, enflammant le public déjà surchauffé avec un looooooooooooong « yeah boy », le gimmick qui l’a rendu célèbre. D’ailleurs, le voilà qu’il se rapproche de la batterie… Qu’est-ce qu’il va nous faire ? Il se met à prendre les baguettes et taper sur la pédale de la grosse-caisse pour une improvisation qui nous a littéralement scotché : c’est un très bon batteur ! Il passe la main à DJ Lord, pour une démonstration de scratches, techniquement très bon mais dont l’aspect musical nous laissé sur notre faim. Puis Flav reprend les choses en main pour un moment de nostalgie, puisqu’il a rappé devant nous ses premiers solos extraits de Yo ! Bum Rush The Show ! avant de sauter sur deux cuts de son album solo. Pas vraiment le moment fort de la soirée. Sauf quand il fait monter cinq, six filles sur la scène pour « Shake Your Booty » (et en peloter une au passage, hum).

Les membres reviennent chacun leur tour rejoindre Flavor Flav sur scène, surtout Chuck D qui s’est reposé une vingtaine de minutes au moins. Après quelques instants avec Professor Griff au mic, c’est reparti pour la suite du greatest hits en live avec « Can’t Trust It », « 911 is a Joke » et « Don’t Believe The Hype », bien repris en chœur dans la fosse comble, une fosse qui profite de l’occasion pour happer Flavor Flav par deux fois. Et pour le grand final d’anthologie, « Fight The Power », il fallait s’en douter. C’est le big bang total dans le Transbordeur, l’ambiance est inénarrable tellement c’est l’apothéose : les lyonnais sont transcendés, les gradins tremblent, l’air saturé par la musique et les paroles de Chuck D. Et c’est après un tonnerre d’acclamations que Flavor Flav vient livrer le mot de la fin, un message de paix et de remerciement dédié à tous les amoureux de Hip Hop. Il est 00h45…

Un concert à la hauteur du groupe : monumental. Nos esprits resteront marqués à jamais par chaque minute de ces 2h15 de performance scénique. C’était exceptionnel, grandiose, volumineux, la liste d’adjectifs est longue !

Au menu du lendemain, vendredi, rap français avec une triple affiche : Casey, Mac Tyer et Oxmo Puccino & The Jazzbastards ! 2e épisode du Festival l'Original ici.
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