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S.Killa

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A propos de S.Killa

  • jeudi 30 juillet 2009

    Quand T-1000 m’a demandé si je voulais bien rédiger une bio pour son groupe, S-Killa, j’avoue avoir été extrêmement honoré. Toutefois, je me suis demandé comment raconter l’histoire de cette formation sans dénaturer l’esprit qui l’anime. J’aurais pu la jouer comique, ou encore égo trip, voire mytho, mais je n’aurais pas été juste. Il m’a bien fallu deux semaines pour rendre, à ma façon, hommage à ces trois mecs, mousquetaires de la musique populaire comme on l’aime, qui pour moi forment l’un des groupes les plus authentiques et les plus respectueux des valeurs du mouvement hip hop. S’ils étaient nés plus tôt, ils auraient été chanteurs de blues, de soul ou de rock ; ils auraient mis le feu à Woodstock, ou au Wattstax. Mais Mac D, Face E et T-1000 ont tous vu le jour début des années 80.

    Les années 80 ont bien sûr donné le jour à un lot innombrable de bluettes à la noix. Nombre de quidam se sont défoncés au top 50 : d’Axel Bauer avec son piteux Cargo de nuit jusqu’aux bien nommées Bêtises de Sabine Paturel, sans oublier l’inénarrable Roman d’amitié d’Elsa et de Glen Medeiros. Heureusement, cette décennie nous à offert le hip hop et ses scansions contestataires. Mac D, Face E et T-1000 ont tété le sein de cette culture populaire qui veut exister à tout prix.
    L’asphalte pour unique héritage – normal quand on est né à Sarcelles -, les trois gamins grandissent dans la même cité et deviennent rapidement potes. Durant leur adolescence, ils se bouffent des kilomètres de bitumes et de rap. Mais c’est en 1996, après avoir kiffé l’album 95 200 de Ministère Amer, qu’ils décident, avec Mac-d et Vens-T, de créer leur premier groupe : 357 K. Ils montent leur répertoire et, en 1997, donnent leur premier concert au Forum des Cholettes devant plus de cinq cents personnes survoltés. J’y étais, et je me souviens comme ça m’avait fait tripper de voir ces gars, qui n’avaient alors que quatorze ans, foutre le feu dans ce qui était l’une des salles les plus hostiles de France.
    Ouais, ils ont faim d’exister. Après avoir intégré le collectif Guerilla, ils enregistrent avec les autres groupes du crew l’album Guernica au studio Blackdoor. Du haut de leurs jeunes âges, je les entends encore parler d’indépendance et d’authenticité. Refusant d’être qualifiés d’enfants de la rue, ils veulent pourtant défendre la parole qui raisonne à l’extérieur de la ceinture périphérique.
    Les choses se précipitent quand en 1999, Vens-T quitte le noyau. T-1000, Face E, Mac D et Mike rebaptisent le groupe S-Killa. Refusant de céder aux appels du pied des grandes machines de l’industrie musicale, ils poursuivent leur petit bout de chemin. A défaut d’exister sur la galette, ils enchainent les concerts. En 2000, ils partagent une scène aux côtés de Rohff, Sniper, 113 et Arsenik. Les producteurs de K.Prod les remarquent, et, puisque c’est une structure indépendante, S-Killa décide de signer un contrat.
    Ils se retrouvent à Marseille, font hurler le public au milieu des illustres Lunatic, Psy4 de la rime, Carré rouge, Sully Sefil… Puis à Tarbes, ils déchainent les foules en compagnie de Busta Flex et Sniper… Ensuite, ils font les premières parties de Diam’s à Nantes et St Brieux. Tout va très vite, trop vite peut-être, Mike quitte le groupe en 2003.
    L’année suivante, S-Killa claque un titre en featuring avec Blacko, pour la compile Le Contrat. Featuring logique, puisque c’est d’abord une histoire d’amitié et de valeurs. Le groupe balance ensuite un titre sur la compilation Les Insolents . En 2006, ils reprennent la scène et écument les banlieues parisiennes, de Vitry à Bobigny en passant par Pierrefitte…
    .2007, S-Killa signe un morceau vé-nèr avec Demon one et Dry pour une nouvelle compilation. Pour avoir eu la chance de l’écouter en boucle, La même galère pour tous, c’était un titre fort, dommage que la compilation ne soit jamais sortie.
    2008, S-Killa rompt sa collaboration avec K.Prod. Pas le temps de cogiter ! Face E, T-1000 et Mac D s’enferment en studio. Le temps est venu. Après treize ans, ils accouchent de l’album Katrina : un vrai petit bijou comme le rap indépendant sait le faire. Sortie prévue pour mai 2009, Katrina sera commercialisé à l’image de ses concepteurs, c'est-à-dire, avec humilité, sans grand tapage médiatique parce qu’il s’adresse à ceux qui aiment le rap rugueux, révolté, sans concessions, sans bling-bling. Ouais ma gueule, si tu veux en être, tu trouveras l’album Katrina sur les étales de Clignancourt ou sur le site internet www.s-killa.com .

    Ces mecs là, je les ai vus grandir, sans baisser leurs frocs, toujours fidèles à leurs idéaux, grandir comme une émeute qui devient une révolution. Aussi, khouya, tu comprends la fierté qui m’anime quand je retrace le parcours de S-Killa. S parce qu’ils sont de Sarcelles, Killa parce que, quelque part, il devient urgent de tuer ce système qui fait du rappeur une pop star. Si-si, gros, Katrina ce n’est pas un album que l’on achète mais que l’on mérite.

    Biographie de Insa Sané

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