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La Fouine

La Fouine

  • La Fouine
  • Laouni Mouhid
  • Rappeur
  • 233 fan(s)

La Fouine Albums

A propos de La Fouine

  • vendredi 25 décembre 1981

    LA FOUINE, SES REPÈRES
    On a beaucoup écrit sur La Fouine sans jamais vraiment parler de lui. Trop américain, délinquant, pas assez conscient, trop dans son monde, contradictoire, tantôt rappeur, tantôt chanteur… La Fouine s'est vu coller toutes les étiquettes, souvent aussi fausses les unes que les autres. Avant toute chose La Fouine est un artiste. Il enflamme les salles, habite ses personnages, gesticule sur scène. Ses spectacles sont de véritables marathons. Rarement un rappeur aura exprimé ses rages, ses passions et ses sentiments avec autant de sincérité et de gravité. Mais qui est-il vraiment ? Quels sont ses repères, titre de son nouvel album ? Qu'est-ce qui a nourri et forgé cet artiste hors norme, qui dépasse aujourd’hui largement le cadre du rap ?

    MON ENFANCE
    C'est à Trappes, en banlieue parisienne, que naît le 25 décembre 1981, Laouni Mouhid, tel un cadeau de Noël pour ses parents. Ils avaient débarqué du Maroc, avec leurs 5 enfants, et ce premier enfant né en France était pour sa mère Fatima, un vrai don du ciel. Elle lui donne d’ailleurs un prénom rare qui signifie en arabe « celui qui aide ». Son père Ahmed, est menuisier, travaille dur pour nourrir ses 7 enfants au total. Toute la famille vit en musique parmi les instruments. De Jacques Brel, à Léo Ferré en passant par Brassens ou Otis Redding , bercé par les mélodies qu’écoutaient ses parents, et ses frères et sœurs le petit Laouni développait en grandissant , un sens aigu de la musicalité, une oreille, une voix, le sens des harmonies, et surtout une sensibilité à toute sorte de mélodies. A 8 ans, son père décide alors de l’inscrire au conservatoire de Trappes. Le jeune Laouni pratique le chant, le solfège, puis s’essaye au piano, au saxophone, à la batterie et c’est finalement la guitare qui emporte ses faveurs. Laouni connaît alors une éducation stricte entre école et conservatoire. Et puis rien ne va plus à la maison. Le manque d’argent, les loyers en retard, les huissiers, le poussent à s’éloigner de la maison.

    ON N’OUBLIE RIEN
    À 11 ans sa dernière soeur quitte la maison laissant derrière elle son piano. Le jeune Laouni perd alors tous ses repères se retrouvant seul avec son jeune frère Hakim et ses parents, n’ayant plus de modèles. Il se réfugie alors dans la musique, mais cette fois celle de sa génération : le rap. Il ne va plus à l’école, traine dans la rue… Il est rusé, curieux, ce qui lui vaut le surnom de La Fouine par les grands du quartier. Laouni apprend très vite, trop vite les maux d’un monde en perte de repères. Alors fatalement la vie va lui apporter son lot de malheur. Laouni se fait engrainer, Laouni se perd…Les foyers, les tribunaux, les juges pour enfants deviennent alors son lot quotidien. A 16 ans il connait donc pour la première fois la prison et jusqu’à 21 ans il y fera des allers-retours. La mission locale, le quartier disciplinaire, le frigo vide, les pleurs de sa mère, Laouni fume, boit, estimant alors n’avoir rien à perdre. Il n’a plus aucun repère. Baladé de foyers en maisons d’arrêt, il n’a plus que le rap auquel se raccrocher. Mais quel rap ? Le rap français, de NTM à La Cliqua en passant par 2Bal 2Neg, Pit Bacardi ou Time Bomb. 96 à 99 restent ses « meilleures années » musicales. Sa passion pour le rap français ne fait qu’accroitre.

    LE BON DIEU
    À 21 ans il sort de son dernier séjour en prison et reprend le droit chemin. Il va bientôt être père. Avec la naissance de sa fille qu’il appelle Fatima comme sa mère, tout s’éclaire alors pour lui et sa vie prend un sens. Il arrête définitivement de boire et fumer. Il se met à rentrer dans la vie active, lui qui n’avait aucun bagage scolaire. Et puis deux grands de son quartier avec qui il grandit, Gouressy et Kibaki, croient si fort en lui qu’ils décident de produire eux-mêmes son premier maxi intitulé « J’avance ». Ce premier disque leur permet alors de démarcher et La fouine ayant gardé son surnom de quartier se retrouve vite sur des compilations et même sur la scène du Stade de France puisque c’est lui qui ouvrira la première édition d’Urban Peace le 21 septembre 2002. En 2003, à force de travail et de persévérance, il décroche un contrat chez Sony ainsi qu’à la mairie de Trappes et devient médiateur dans les quartiers. Qui mieux que lui pouvait comprendre et aider les jeunes ?

    LA VALSE A MILLE TEMPS
    Et tout s’enchaine très vite, telle une valse à mille temps. À partir de 2004 il sortira chaque année un disque. Une première mix-tape, Planète Trappes volume 1, où il reprend des classiques de rap américain, un premier single « Le manque d’argent », un premier album en 2005 « Bourré au son », avec l’un des titres les plus joués en radio cette année-là « Unité », une deuxième mix-tape en 2006 Planète Trappes volume 2 et un deuxième album en 2007 « Aller-retour » avec les hits « Reste en chien », « Qui peut me stopper » et « Tombé pour elle ». Le succès est au rendez-vous, mais sa vie s’assombrit à nouveau lorsqu’il perd sa maman juste avant la sortie de son deuxième album. Il écrit alors « Là-haut » un de ses textes les plus bouleversants dédié à sa mère. La Fouine rappe, enchaine les scènes, les tournées, voyage à travers le monde, le petit Laouni qui sommeille toujours en lui essaye de tenir le coup. Grâce à « Aller-retour » il fera le tour du monde, se forgera un nouveau public, connaitra la célébrité, la gloire, les fans et les bains de foule. Ecorché vif, personne ne voit ses blessures… il a la vie teintée. La Fouine écrit constamment et fidèle à sa promesse de sortir un disque par an, en février 2008 il sort la street-tape Capitale du Crime sur Banlieue Sale le label qu’il monte avec son frère Hakim aka Canardo et qui en compose l’intégralité des titres.

    QUAND ON A QUE L’AMOUR
    C’est fort de son expérience, trois street-albums, deux albums en major, des tournées, un concert magistral à guichet fermé à la Cigale en mars 2008, que Laouni se met travailler sur son troisième album « Mes repères ». Dans « Bourré au son » ils les avaient perdus, sur « Aller-retour » il les cherchait et dans « Mes repères » il les a enfin trouvés. « Trouver ses propres repères, il aurait du y penser plus tôt »…L’album est tout simplement magistral. Les thèmes abordés sont tous ceux qui ont jalonné sa vie : son amour du rap avec « rap français », de l’espoir pour la jeunesse avec « repartir à zéro » en duo avec Soprano, titre clé dans la conception de l’album. Il aborde aussi l’Afrique de façon poignante dans « Afrika », texte qu’il écrit lors d’un de ses derniers voyages sur la terre mère. Dans « Chips », La Fouine transcende définitivement les limites du rap en mélangeant électro, hip-hop, et sonorités encore inexploitées, un son bruleur de dance-floors. L’album est varié, passant du hardcore avec « Ça fait mal » à des textes conscients, des titres fédérateurs comme « Tous les mêmes » ou chantés comme dans « Feu rouge », le bijou de l’album ! La couleur musicale ? Des nappes de piano, des riffs de guitares, des caisses claires percutantes et des basses lancinantes. « Mes repères » c’est Laouni dans tout ce qu’il a de meilleur et de plus fort, c’est un rebeu à rude attitude à la NWA et un homme qui transmet des valeurs. La Fouine n’a pas besoin de tatouage, la vie l’a déjà marqué. Il n’a pas besoin de messages, il est lui-même un message. Dans cet album il n’oublie rien, il a « La mémoire dans la peau ». Il se remémore ce qui a construit l’homme et l’artiste qu’il est aujourd’hui. Un assemblage de mots et de pensées, toute sa vie retracée dans un troisième opus qui se veut le reflet exact de sa personnalité : imprévisible et éclectique. Un disque porteur d’espoir et surtout un disque débordant d’amour. Amour pour ses proches, ses parents, sa fille, son public, sa ville Trappes, son pays le Maroc. Ses rimes sont « Immortelles », sa musique traverse le temps, son rap technique et novateur, son chant envoutant.

    Un album qui s’ancre dans la modernité musicale tout en réussissant le pari de faire des titres qui ne vieillissent pas grâce à des concepteurs musicaux de génie : Clément d’Anilmalsons, Street Fabulous, Thierry F, et surtout Canardo qui compose plus de la moitié de l’album. Les deux frères se sont retrouvés sur ce disque, ont unis leur force et leur talent, se sont surpassés, comme pour conjurer le sort, les galères du passé. Une plume et une musicalité en constante évolution, La Fouine sur « Mes repères » se révèle comme un artiste complet, qui élargit son spectre musical et révèle enfin ses vraies inspirations. Sa vie et sa musique s’entremêlent constamment, sa musique fait partie de ses repères, ses repères rythment sa vie. Voilà ce que le petit La Fouine du quartier à Trappes est devenu, un vrai grand artiste accompli qui rempli des salles et nous offre aujourd’hui le plus beau disque de sa carrière. Le 20 mai 2009, il réalisera un de ses plus grands rêves en foulant tel son idole Jacques Brel, le rideau rouge et les planches de l’Olympia pour un concert exceptionnel. Son père Hamed sera bien sûr au balcon et sa mère Fatima l’admirera de tout là haut. La Fouine : Un homme, une guitare, un micro et un génie créatif infini. La musique réalité à l’état pur.


    Discographie
    2004 : Planète Trappes Vol.1 (mixtape)
    2005 : Bourré Au Son
    2006 : Planète Trappes Vol.2 (mixtape)
    2007 : Aller-Retour
    2008 : Capital Du Crime (mixtape)

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